Bébé Oie : guide complet pour bien s’en occuper

Les bébés oies sont des animaux sociaux, il est donc important de ne pas les isoler et de les maintenir en petits groupes ou en compagnie d’autres oiseaux de basse-cour. Si votre jardin est suffisamment spacieux et que vous souhaitez en adopter, il est préférable de les accueillir dès leur plus jeune âge, en veillant à leur prodiguer des soins adaptés, notamment durant le premier mois. L’élevage des bébés oies peut s’avérer délicat, mais il devient une expérience très gratifiante s’il est bien préparé et mené avec soin : habitués aux manipulations douces, ces jeunes oiseaux peuvent devenir des compagnons très agréables. Toutefois, les oies nécessitent quelques aménagements essentiels à leur bien-être, notamment un accès quotidien à de l’herbe fraîche et à un point d’eau permettant la baignade. Dans cet article, nous verrons comment s’occuper des bébés oies afin de leur offrir les meilleures conditions de croissance et d’épanouissement.
Quel est le nom du petit de l'oie ?
En français, le bébé de l'oie est appelé un oison. En anglais, l’oie se dit “goose” au singulier, et “geese” au pluriel. L’oison se dit “gosling”, comme le nom d’un célèbre acteur.
Comment s'occuper d'un oison ?
Le 1er mois de la vie d'un bébé oie requiert une attention particulière, de l’éclosion jusqu’à 3-4 semaines, il est primordial de maintenir l’oison dans un environnement :
- chaud ;
- sec ;
- propre (non poussiéreux) ;
- à l’abri des courants d’air et des prédateurs tout en restant néanmoins bien ventilé.
L’abri choisi devra être nettoyé fréquemment et donc facile de nettoyage, avec une litière sèche et absorbante à changer régulièrement. Au début, cela peut être du tissu ou de la paille, les copeaux de bois sont en revanche à réserver aux animaux plus âgés, pour éviter que les oisons ne les ingèrent.
Une couveuse réglée à 36°C peut être requise immédiatement après l’éclosion jusqu’à ce que le duvet soit sec et ébouriffé. Il est ensuite possible de transférer les oisons sous une lampe chauffante. Attention toutefois à ne pas surchauffer la pièce et à laisser accès à une zone plus tempérée, les oisons se placeront là où la température leur convient. En observant leur comportement, il est possible d’ajuster la température. Cette dernière est réglée à 32°C au sol les 7 premiers jours puis progressivement diminuée en soulevant la lampe pour atteindre 20°C au sol la troisème semaine. Les oisons ne doivent cependant pas rester exclusivement sous la lampe chauffante, ni durant une durée trop longue. L’abreuvement et la nourriture doivent être situés en dehors de la zone chauffée pour maintenir leur qualité. A partir d’une dizaine de jours, il est possible d’offrir temporairement un accès à l’extérieur lorsque la météo est clémente. Cependant, tant qu’ils ne sont pas couverts d’un plumage bien étanche, il faut protéger les oisons de la pluie.
Température et habitat pour les bébés oies
A partir de 3-4 semaines d’âge, il devient nécessaire d’accorder à vos oisons l’accès à l’extérieur ainsi qu’à un point de baignade, ce qui requiert de l’anticipation.
L’enclos
Avant d’aménager votre espace dédié aux oies, pensez à l’éloigner des plus proches voisins qui pourraient être gênés par les vocalises de vos protégées.
Sécurisation
Afin de protéger vos oisons des prédateurs carnivores (rats, chats, chiens, corvidés, rapaces, mustélidés, renards, etc.) et des contacts avec les oiseaux de la faune sauvage qui véhiculent parfois des maladies, il est préférable d’opter pour un endroit clos et sécurisé, par exemple par un grillage au pourtour et un filet ou un toit sur le dessus. Cela évitera aussi que vos oisons ne se sauvent ou s’envolent et qu’il ne faille par la suite leur couper les plumes (rémiges) d'un côté après chaque mue quand les plumes ont fini leur repousse. Le risque de prédation par les rats ou encore les oiseaux de proie est plus élevé pendant les 4 premières semaines d’âge.
Taille
Fournir un espace suffisamment vaste évitera qu’à l'âge adulte, les individus ne deviennent agressifs entre eux. Il faut prévoir au minimum 1m² par individu pour l’espace abrité et 100m² par animal de parcours extérieur pourvu d’herbe.
Accès à l’eau
Une bassine d’eau propre et fraîche permettra l’abreuvement. En été, les oies peuvent boire jusqu’à un demi-litre d’eau par jour. Les oies étant des oiseaux d’eau, il est important, pour leur bien-être, de leur donner accès à un point d’eau de taille suffisante, d’au minimum 50 cm de profondeur, autorisant la baignade, avec une qualité d’eau maîtrisée. Il faut garder à l’esprit que les fientes et l’accumulation de matière organique risquent de favoriser le développement d’algues ou de micro-organismes dans ce bassin, ce qui peut être néfaste pour la santé des oiseaux. L’idéal est donc de favoriser un flux d’eau afin d’oxygéner l’eau, par exemple en installant un système de filtration de l’eau (mécanique, ou par des végétaux).
Abri
La nuit ou lors d’intempéries, un abri est requis : il n’est pas nécessaire qu’il soit chauffé mais il doit permettre de couper le vent, tout en restant suffisamment ventilé. Un toit et une porte fermée sont indispensables, en gardant en tête le fait que les prédateurs tels que les mustélidés (fouines, martres) ou les canidés (chiens errants, renards) parviennent à se faufiler par de petits interstices (il peut donc être judicieux d'enterrer un grillage aux abords de l’abri et de calfeutrer les ouvertures ou le plafond par du grillage). A noter : les perchoirs ne sont pas indispensables car les oies aiment dormir par terre.
Le contact avec les autres oiseaux de basse-cours
Si d’autres animaux de basse-cours sont déjà présents, il faudra être vigilant à l’introduction des oisons pour éviter qu’ils ne soient rejetés ou maltraités. Même entre oies, des groupes de familles différents ne s’intègrent pas toujours entre eux et les oiseaux les plus dominants peuvent malmener les plus chétifs.
Quelle est la différence entre un bébé oie et un bébé jar ?
Distinguer un bébé oie mâle (jar) d’une femelle peut être délicat, mais plusieurs critères permettent d’identifier leur sexe. La méthode la plus fiable reste le sexage au niveau du cloaque, bien que d’autres indices puissent également donner des indications.
Le sexage : la méthode la plus fiable
Le sexage des oisons est plus facile à réaliser entre 3 et 4 semaines qu’à l’âge adulte. Pour l’effectuer correctement, il est important de suivre une procédure précise :
- Installez l’oison sur vos genoux, couché sur le dos, la tête orientée vers votre ventre ;
- Repérez le cloaque, situé ventralement à la queue. Il s’agit d’un orifice commun au système digestif, urinaire et génital ;
- Pressez délicatement le cloaque avec les doigts pour évaginer l’organe reproducteur.
Une fois le cloaque examiné, voici comment différencier un mâle d’une femelle :
- Le mâle (jar) possède un pénis incurvé et rosé, mesurant environ 3 mm à 1 cm chez le jeune oison et se développant jusqu’à 26-28 semaines ;
- La femelle ne présente pas de pénis mais une simple éversion de la muqueuse, plissée et souvent plus foncée.
Autres indices pour différencier un bébé jar d’une oie femelle
Bien que moins fiables que le sexage, certains critères peuvent aider à distinguer un bébé oie mâle d’une femelle.
Le plumage et la couleur du bec
Selon la race des oisons, des différences de couleur de plumage ou de teinte du bec peuvent être observées. Cependant, ces variations sont souvent subtiles et ne permettent pas toujours une identification certaine. Chez certaines races, les mâles et les femelles présentent des nuances distinctes dans leur plumage. La couleur du bec peut également être un indicateur, mais elle n’est pas toujours significative.
La taille et la morphologie
Les mâles et les femelles peuvent être différenciés par leur corpulence et la forme de leur cou :
- Les jars sont généralement plus trapus et imposants, avec un cou plus long ;
- Les oies femelles ont une silhouette plus fine et élancée.
Le comportement du petit de l'oie
L’attitude des oisons peut également donner des indices sur leur sexe, bien que cela varie selon les individus :
- Les mâles sont souvent plus téméraires et confiants, ce qui les rend moins sauvages et plus calmes lors des manipulations. Toutefois, ils peuvent être plus territoriaux et agressifs ;
- Les femelles ont tendance à être plus nerveuses et timides, ce qui les rend plus difficiles à attraper. Elles sont aussi réputées pour être très maternelles.
Les vocalises
Les oisons mâles et femelles émettent des sons distincts, qui peuvent être un indicateur supplémentaire pour les différencier. Le cri des mâles est souvent plus puissant et d’une tonalité différente que celui des femelles.
En combinant ces différentes observations, il est possible d’estimer le sexe d’un bébé oie, mais seul le sexage au cloaque garantit une identification fiable.
Quelle est la meilleure alimentation pour un bébé oie ?
Bien nourrir un bébé oie est essentiel pour assurer sa croissance et sa santé. Découvrez les besoins nutritionnels des oisons, les aliments adaptés et ceux à éviter pour leur offrir les meilleures conditions de développement.
Un accès permanent à l’eau
Dès leur naissance, les oisons doivent avoir accès à une eau propre et fraîche :
- Eau à volonté dans un récipient peu profond pour éviter les noyades ;
- L’eau doit être changée régulièrement pour rester propre ;
- L’abreuvoir doit être placé à l’écart de la litière pour éviter l’humidité excessive.
Un régime alimentaire équilibré
Pour éviter les carences et favoriser une croissance harmonieuse, il est essentiel de fournir une alimentation adaptée.
Aliments essentiels
Pour assurer une croissance harmonieuse et éviter les carences, il est important de fournir aux oisons une alimentation adaptée et riche en nutriments :
- Granulés complets adaptés aux oiseaux d’eau et à leur stade de développement ;
- Végétaux frais (herbe, trèfles, pissenlits, épinards, choux, salades) ;
- Protéines de qualité, avec un taux de 18-19 % lors des trois premières semaines ;
- Compléments en vitamines B, notamment via la levure de bière (1 cuillère à café par litre d’eau).
Aliments interdits
Certains aliments ne conviennent pas aux oisons et peuvent entraîner des carences ou des problèmes de santé. Il est donc essentiel de les éviter :
- L’alimentation pour poussins, déficiente en certaines vitamines essentielles ;
- L’alimentation pour poules, inadaptée aux besoins nutritionnels des oisons ;
Stockage des aliments
Pour garantir la qualité et la valeur nutritionnelle de l’alimentation des oisons, il est essentiel de respecter certaines précautions de conservation :
- Toujours à l’abri de la lumière, de l’humidité et de la chaleur ;
- Conserver dans un contenant hermétique pour éviter la détérioration.
Que peuvent manger les bébés oies ?
Les premières semaines
Dès le premier jour, les oisons doivent avoir :
- De l’eau propre à disposition ;
- Un aliment fin sous forme de miettes, riche en protéines (18-19 %).
Si un oison ne s’alimente pas immédiatement, il est possible de le stimuler en lui proposant :
- Un mélange d’herbes fraîches et de pissenlits finement hachés ;
- Un peu d'œuf cuit émietté (maximum 20 % du repas).
À partir de 2 à 3 semaines, les oisons peuvent consommer :
- Des granulés (progressivement introduits dans leur alimentation) ;
- Un taux de protéines réduit à 15 % ;
- Un accès au grit ou au sable, indispensable pour la digestion.
Le pâturage : un élément clé
L’herbe est un élément fondamental du régime des oisons. Il est conseillé de :
- Privilégier les jeunes pousses, plus nutritives ;
- Organiser un pâturage tournant pour assurer une repousse constante ;
- Éviter l’herbe souillée par les fientes d’adultes pour limiter les risques de parasitisme.
Si les oisons partagent un enclos avec des adultes, un vermifuge ou un anticoccidien peut être nécessaire. Consultez un vétérinaire pour un suivi adapté.
Les nutriments essentiels pour une croissance saine
Durant les trois premières semaines, il est important d’apporter :
- Un taux de protéines de 18-19 % ;
- Une alimentation enrichie en méthionine pour favoriser le développement musculaire ;
- Un complément en vitamines B avec de la levure de bière.
Au-delà de trois semaines, il est conseillé de :
- Réduire progressivement la teneur en protéines ;
- Assurer une transition douce vers une alimentation plus diversifiée.
Comment nourrir un bébé oie ?
Lors des premiers jours, certains oisons peuvent être faibles et refuser de s’alimenter immédiatement.
Ce qu’il faut faire
Lors des premiers jours de vie, les oisons peuvent être fragiles et nécessitent une attention particulière pour bien démarrer leur alimentation. Voici les bonnes pratiques à adopter :
- Laisser le temps aux oisons de récupérer de l’éclosion ;
- Proposer de l’eau dans une petite coupelle ;
- Introduire progressivement la nourriture à partir du deuxième jour.
Ce qu’il ne faut pas faire
Certaines erreurs peuvent nuire à la santé des oisons et compromettre leur bon développement. Il est important d’éviter les mauvaises pratiques suivantes :
- Ne jamais gaver un oison au risque de provoquer une fausse-déglutition ;
- Ne pas placer l’abreuvoir trop près de la litière pour éviter l’humidité excessive.
Avec une alimentation adaptée et un bon suivi, les bébés oies grandiront en pleine santé.
Je suis vétérinaire diplômé de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes en 2008. J’ai ensuite suivi une formation de spécialisation à l’Université de Montréal.
Références
- Ashton C. 2012. Keeping Geese: Breeds and Management 1st edition. The Crowood Press
- Flinchum G. Chapter 1 Waterfowl. dans Harrison & Lightfoot. 2005. Clinical Avian Medicine vol ii. Spix Publishing

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